La TENS, c'est quoi ? Neurostimulation Transcutanée (TENS) à l’aide du Cefar TENS

Allez directement au contenu :

Introduction

Rappels physiologiques de la douleur

Selon l’IASP (Association Internationale d’Etude de la Douleur – International Association for the Study of Pain), la douleur est définie comme « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes ».
Il est possible de distinguer trois grands types de douleur selon leur profil évolutif : douleur aiguë, douleur procédurale et douleur chronique.

La douleur est donc une expérience subjective déplaisante qui constitue le premier motif de consultation médicale, ce qui est d’ailleurs logique puisque la fonction première de la douleur est de nous alerter d’un dysfonctionnement de l’organisme.

Neurostimulation transcutanée TENS

Le terme TENS est un anglicisme issu de « Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation » traduit en français par Neurostimulation Electrique Transcutanée et désigne une méthode de soulagement de la douleur réalisée à l’aide d’un appareil délivrant un courant électrique transmis à travers la peau par des électrodes autocollantes positionnées sur la peau.

La neurostimulation transcutanée TENS agit en renforçant l’action des systèmes naturels de contrôle selon 2 principes.

  • En atténuant le signal « agression », c’est la théorie du Gate Control
  • En favorisant la production de molécules endogènes « anti-douleur », méthode endorphinique

Principe et effets du "Gate Control"

La théorie du portillon ou du « Gate control » a été décrite par Melzack et Wall en 1965.

Cette théorie du « Gate control » met en évidence la première modulation physiologique de la douleur au niveau de l’entrée de l’information dans la corne postérieure de la moelle épinière. Ce premier niveau de modulation est un contrôle segmentaire, qui se produit à chaque étage vertébral et qui résulte d’une interaction entre les afférences nociceptives (C et Ad) et non nociceptives (Aa et Ab).

La convergence de toutes les informations sensitives vers un neurone de projection commun  induit une concurrence entre elles. Tout le monde a d’ailleurs expérimenté cette concurrence en ayant le réflexe de se frotter une zone endolorie, comme par exemple  après un choc : la sensation tactile se substitue alors à la sensation douloureuse (ou la réduit).

Il existe en outre un mécanisme complémentaire du à la présence d’un inter-neurone inhibiteur capable de réguler l’ouverture/fermeture de la porte et qui est lui-même sous l’influence des fibres nerveuses nociceptives et non nociceptives.

Schéma de la théorie du « Gate control » :

L’effet de la TENS « Gate Control » est donc le soulagement de la douleur par réduction du nombre d’informations nociceptives capables de rejoindre les structures centrales.

En stimulant certains nerfs par de faibles courants électriques, ce qui est ressenti comme une sensation de fourmillements, on atténue le signal nerveux de l’agression transmis vers le cerveau. C’est l’effet ‘‘Gate Control’’.

De façon théorique, cet effet antalgique est obtenu rapidement voir instantanément, mais cesse dans les mêmes conditions dès la fin de l’arrêt de la stimulation. Dans la pratique, il n’en est pas toujours ainsi, certaines douleurs peuvent parfois n’être soulagées qu’après une quinzaine ou vingtaine de minutes de stimulation de type TENS. De la même façon, la douleur ne réapparaît pas dès l’arrêt du traitement, mais après une durée variable de quelques minutes à plusieurs heures.

Paramètres de stimulation « Gate Control »

Le moyen de provoquer le soulagement de la douleur en exploitant le phénomène du « Gate control » est simple. Il consiste à stimuler les fibres Ab (fibres véhiculant la sensibilité tactile non douloureuse) avec des impulsions électriques adaptées.

Excitabilité élevée =  Intensité modérée

Les fibres Ab sont des fibres nerveuses facilement excitables. Un simple effleurement réalisé avec la pointe d’une plume, ou même un souffle d’air permet en effet d’exciter leurs mécanorécepteurs extrêmement sensibles et d’induire une perception sensitive. Lors d’une séance il conviendra donc d’utiliser une intensité électrique (exprimées en milliampères) modérée mais suffisante pour générer une sensation de fourmillement intense et confortable.

Hautes capacités de conduction = Fréquence élevée

Pour bénéficier au maximum de la compétition concurrentielle médullaire des informations nociceptives et tactiles, une fréquence de stimulation élevée doit être utilisée.

Selon les auteurs (mais aussi probablement selon les individus), les fibres Ab sont capables de véhiculer environ 80 potentiels d’action par seconde. Des fréquences autour de 80-100 Hz (P1 ou P9 de Cefar TENS) sont donc tout à fait appropriées pour réaliser des traitements de type TENS « Gate Control ».

Tous ces paramètres sont préréglés au sein des programmes proposés par Cefar TENS. Seule l’intensité, liée à l’excitabilité variable entre chacun doit être ajustée par le patient.

Les indications du TENS « Gate Control »

Du fait du mécanisme segmentaire du « Gate control », la première nécessité concernant les indications de la TENS est que la douleur doit être relativement localisée.

La TENS sera toujours privilégiée pour les douleurs neuropathiques (ou de désafférentation) et d’une façon plus large pour toutes les douleurs ayant une origine autre que musculaire.

Parmi les pathologies reconnues pour présenter des douleurs qui sont bien soulagées par la TENS, on peut citer :

  • Les névralgies et radiculalgies
  • Les douleurs du membre fantôme chez les amputés
  • Les douleurs post-zostériennes (zona)
  • Les douleurs cicatricielles
  • Les syndromes douloureux régionaux complexes (SDRC) ou algoneurodystrophie…

Cette dernière pathologie mérite un éclairage particulier puisque la TENS a un mode d’action complémentaire qui est tout à fait intéressant.

En effet, les fibres Ab sont inhibitrices du système orthosympathique dont l’hyperactivité est responsable de la vasoconstriction et de la douleur ainsi que de son cortège de conséquences délétères qui résultent de cette situation.

Il est tout à fait essentiel de limiter la stimulation aux seules fibres Ab en utilisant des durées d’impulsions de très courtes durées (60 µs – P4 du Cefar TENS) pour ne pas risquer de stimuler d’autres fibres nerveuses pouvant au contraire activer le système orthosympathique.

Appliquer un TENS sur un patient souffrant d’une algoneurodystrophie permet donc d’agir à deux niveaux :

  • Soulager la douleur en limitant la transmission des informations nociceptives
  • Inhiber l’hyperactivité du système nerveux orthosympathique.

Principe et effets de la stimulation Endorphinique

Une stimulation de type Endorphinique permet de soulager la douleur en utilisant deux modes d’actions, et donc deux effets différents. L’effet analgésique de la stimulation endorphinique est réputé pour ne pas apparaître immédiatement, mais après un délai variable de quelques dizaines de minutes. Il est aussi décrit pour avoir un effet retard de plus longue durée que celui de la TENS « Gate Control ».

Le premier des ces effets est celui qui donne le nom à ce type de stimulation antalgique.  Il s’agit d’un effet général qui va concerner l’ensemble de l’organisme.

Cet effet est le résultat du contrôle descendant de la douleur obtenu en activant la libération des substances opiacées naturelles : les endorphines (mais aussi les dynorphines et les enképhalines).

Ces substances sont des polypeptides jouant le rôle de neuromodulateurs, elles se fixent sur les récepteurs de la morphine, d’où leurs noms, et réduisent ainsi la libération du neurotransmetteur de la douleur : la substance P. Les endorphines sont produites principalement au niveau des structures centrales (hypothalamus+++), mais aussi au niveau des cornes postérieures de la moelle épinière.

Paramètres de stimulation Endorphinique

Au niveau de la fréquence des impulsions, la littérature démontre une efficacité pour des fréquences comprises entre 2 et 5 Hz et on augmente l’intensité jusqu’à atteindre le seuil moteur étendant ainsi la stimulation aux motoneurones a et permettant d’obtenir des secousses musculaires bien visibles (ou au moins palpables selon la région à stimuler).

Endorphinique en mode classique

Le mode classique consiste en une stimulation permanente avec par exemple une fréquence de 5 Hz : donc 5 impulsions par seconde soit 5 secousses musculaires par seconde.

Endorphinique en mode Burst

Le plus souvent, les programmes de ce type portent le nom de Burst (explosion en anglais).

Ce type de stimulation consiste à répéter deux à huit fois par seconde, des salves de quelques impulsions (entre 5 et 10). Ainsi pour un programme Burst de 2 Hz, il y aura, non pas 2 impulsions par seconde, mais 2 salves d’une dizaine d’impulsions par seconde. Le mode Burst montre son intérêt dans le cadre de stimulation parfois ressentie comme plus confortable par les patients.

Les indications de la stimulation Endorphinique

L’endorphinique de par son effet général peut être proposé pour soulager toutes les douleurs à l’exception des situations où l’effet hyperémiant n’est pas souhaitable. En particulier, on ne doit pas utiliser l’endorphinique lors des phases inflammatoires aiguës ainsi que lors des premiers jours après un traumatisme (risque d’aggravation de l’hématome).

Néanmoins, les indications principales de la stimulation endorphinique sont la douleur où la composante musculaire est notable telles que les lombalgies ou encore cervicalgies et céphalées cervico-géniques.

En effet, la forte augmentation locale du débit sanguin engendrée par la stimulation de type Endorphinique permet de drainer les toxines acides accumulées dans le tissu musculaire et donc de rétablir un pH tissulaire correct. La disparition de l’acidose musculaire permet de rompre le cercle vicieux de la contracture chronique et de soulager très efficacement la douleur.

Schéma les mécanismes de la contracture chronique :

Les avantages de la neurostimulation transcutanée TENS

En choisissant la neurostimulation transcutanée (méthode TENS) pour traiter votre douleur, vous optez pour une thérapie naturelle et sans effet secondaire.

Aujourd’hui considérée comme l’une des techniques non médicamenteuses les plus reconnues pour le traitement de la douleur, la Neurostimulation Transcutanée TENS offre une véritable alternative dans de nombreuses indications de douleurs chroniques. Avec le Cefar TENS, vous faites le choix d’un traitement plus facile avec le meilleur de la technologie TENS.

Avantages :

  • Effet antalgique physiologique.
  • Compatible avec la plupart des activités de la vie quotidienne.
  • Applicable à volonté.
  • Peut faire baisser la charge médicamenteuse.
  • Patient acteur de son traitement.

Précautions d'utilisation à la neurostimulation transcutanée TENS

Bien que très sûre en raison de la forme de courant 100% compensée proposée par le Cefar TENS évitant toute polarisation du derme (brûlure) même en cas d’utilisation prolongée ou continue et que les quantités d’électricité transmises soit relativement faibles, certaines précautions d’utilisation doivent être respectées.

Précaution d’utilisation

Les principales contre-indications :

  • Les personnes porteuses de Pace-Maker (stimulateur cardiaque)
  • Grossesse
  • Sinus carotidien, etc.

Lire attentivement la notice.

Certaines compagnies aériennes peuvent interdire les appareils équipés de batterie Lithium en cabine ou en soute.

En cas de doute, reportez-vous au manuel d’utilisation et contactez votre médecin prescripteur.

Dans tous les cas, la neurostimulation doit être utilisée sur prescription médicale.

A noter que le matériel d’ostéosynthèse post-opératoire (clou, vis, plaques…) n’est pas une contre-indication à l’utilisation de la neurostimulation transcutanée à l’aide du Cefar TENS.

Si vous constatez des effets indésirables lors de l’usage du produit, vous pouvez les déclarer sur le site de l’ANSM ICI.

Poster Cefar TENS